Sans doute la meilleure pièce de ce début d’année 2009, Le Diable rouge, qui se joue actuellement au théâtre Montparnasse, a bien mérité ses nombreuses nominations aux Molières…
Le rideau se lève sur un tableau de genre…un vieil homme dort, au milieu de riches étoffes colorées, un miroir suspendu au plafond reflétant un magnifique carrelage polychrome. Dans la contemplation de cette scène intime et paisible, baignée d’un clair-obscur caravagesque, le spectateur prend doucement le temps de pénétrer cet autre monde qui s’ouvre à lui : celui d’un homme puissant mais vieillissant du XVIIe siècle, qui n’est autre que Mazarin.
Un aumônier passe comme une ombre. Le mouvement régulier de son encensoir agit comme le balancier d’une horloge, et introduit le temps sur la scène du théâtre…Le cardinal se réveille et commencent les visites des grands qui l’entourent : le zélé Colbert, d’abord, qui espère l’appui de son éminence pour être promu ministre. Puis la reine, toujours vive, digne et belle, qui vient s’entretenir de la politique du royaume avec celui qui semble en tenir véritablement les rênes.
Pour mettre fin au conflit qui oppose depuis treize ans déjà la France à L’Espagne, le jeune Louis XIV doit épouser sa cousine, l’infante. Mais le jeune roi en aime une autre…la nièce du cardinal, Marie Mancini. Le dilemme éternel entre amour et raison est ici l’occasion de mettre en scène la finesse du jeu politique de Mazarin, un maître de la manipulation toujours souriant, qui sait trouver les mots ou à défaut, prendre les mesures nécessaires pour donner à l’Histoire le cours qu’il désire. « Vous êtes le diable », lui dit la reine, pour le flatter.
Mais au-delà de la politique, c’est aussi un magnifique tableau de la vieillesse que nous offre là Claude Rich. Non, il ne veut pas mourir. Il a encore tant de projets, tant de choses qu’il aimerait accomplir. Il aurait tant aimé mourir après tous les autres…il n’aurait alors rien eu à regretter. Mais puisque son corps vieilli et douloureux ne lui annonce rien de bon, alors il faut s’interroger sur la portée de ce qu’il a déjà réalisé. Combien de temps se souviendra-t-on encore de lui ? La mémoire des hommes lui accordera-t-elle l’immortalité ?
Au crépuscule de sa vie, la solitude, apanage des puissants, lui devient insupportable. Il lui faut parler, agir, c’est dans le contact qu’il se sent vivant. Et la bienveillance l’effraie. Un conseil pour le jeune Louis : un puissant doit être craint. Une parole compatissante est au contraire le signe indéniable de sa faiblesse.
Des conseils que le roi soleil suivra. Trois siècles après sa mort, nous pouvons donc rassurer en pensée notre illustre cardinal, car dans la mémoire des hommes, il est toujours vivant.
Le rideau se lève sur un tableau de genre…un vieil homme dort, au milieu de riches étoffes colorées, un miroir suspendu au plafond reflétant un magnifique carrelage polychrome. Dans la contemplation de cette scène intime et paisible, baignée d’un clair-obscur caravagesque, le spectateur prend doucement le temps de pénétrer cet autre monde qui s’ouvre à lui : celui d’un homme puissant mais vieillissant du XVIIe siècle, qui n’est autre que Mazarin.
Un aumônier passe comme une ombre. Le mouvement régulier de son encensoir agit comme le balancier d’une horloge, et introduit le temps sur la scène du théâtre…Le cardinal se réveille et commencent les visites des grands qui l’entourent : le zélé Colbert, d’abord, qui espère l’appui de son éminence pour être promu ministre. Puis la reine, toujours vive, digne et belle, qui vient s’entretenir de la politique du royaume avec celui qui semble en tenir véritablement les rênes.
Pour mettre fin au conflit qui oppose depuis treize ans déjà la France à L’Espagne, le jeune Louis XIV doit épouser sa cousine, l’infante. Mais le jeune roi en aime une autre…la nièce du cardinal, Marie Mancini. Le dilemme éternel entre amour et raison est ici l’occasion de mettre en scène la finesse du jeu politique de Mazarin, un maître de la manipulation toujours souriant, qui sait trouver les mots ou à défaut, prendre les mesures nécessaires pour donner à l’Histoire le cours qu’il désire. « Vous êtes le diable », lui dit la reine, pour le flatter.
Mais au-delà de la politique, c’est aussi un magnifique tableau de la vieillesse que nous offre là Claude Rich. Non, il ne veut pas mourir. Il a encore tant de projets, tant de choses qu’il aimerait accomplir. Il aurait tant aimé mourir après tous les autres…il n’aurait alors rien eu à regretter. Mais puisque son corps vieilli et douloureux ne lui annonce rien de bon, alors il faut s’interroger sur la portée de ce qu’il a déjà réalisé. Combien de temps se souviendra-t-on encore de lui ? La mémoire des hommes lui accordera-t-elle l’immortalité ?
Au crépuscule de sa vie, la solitude, apanage des puissants, lui devient insupportable. Il lui faut parler, agir, c’est dans le contact qu’il se sent vivant. Et la bienveillance l’effraie. Un conseil pour le jeune Louis : un puissant doit être craint. Une parole compatissante est au contraire le signe indéniable de sa faiblesse.
Des conseils que le roi soleil suivra. Trois siècles après sa mort, nous pouvons donc rassurer en pensée notre illustre cardinal, car dans la mémoire des hommes, il est toujours vivant.
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